6 pelloches

Sinon à part ça j’ai envoyé 6 pellochés à développer et j’en ai reçu trois clean et trois crades. Les autres sont inexploitables. Le labo m’a appelé. Ils ont appliqué les recommandations du fabricant pour la chimie et le temps de développement mais visiblement c’était pas la bonne information. D’habitude c’est moi qui fout tout en vrac.

J’étais content que ce soit d’autres pour une fois. Le technicien a dû être surpris d’entendre mon ton super détendu au téléphone alors que j’ai perdu des heures de taf (la moitié des images de l’été ne verront pas le jour). J’accepte cette part de risque en bossant en argentique mais je pensais que ça n’arrivait qu’aux autres. Je confie le développement à d’autres car j’ai deux mains gauche. Mon job s’arrête à presser sur le déclencheur au bon moment et à remettre une pellicule quand le compteur affiche 36.

Avec le temps j’arrête de faire le super héros et je fais juste ce que je sais faire. Le technicien aussi. On a pas eu de chances, problème de chimie et d’alchimie.

Les jeunes

Sinon, à part ça, je n’ai pas beaucoup publié. Je n’avais pas la foi, comme un manque de rage.  Un flux intérieur continu, la sensation de ressentir le vieillissement cellulaire. C’est drôle comme à chaque approche de la dizaine, on trouve une excuse pour se convaincre qu’on est encore jeune  : « Là, ça va, franchement, le pire, c’est la dizaine d’après ». »  Je me suis demandé si à 90 ans, tu te disais toujours ça.  C’est important, la relativité.

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Gilles

Rencontre d'un homme à Bordeaux
Gilles

Rue Sainte-Catherine, Bordeaux. Un samedi après-midi. La street est blindée. Je ne me sens pas à l’aise et me cale contre un mur gris d’une belle bâtisse bordelaise, le genre de façade qui a traversé le temps. Mon appareil est prêt, mais il me  faut encore un moment. Je ne suis pas performant dans un nouvel écosystème turbulent. Un biais cognitif appelé l’effet de projecteur. J’observe scrupuleusement les autres sans motivation particulière pour voler des photos. Continuer la lecture « Gilles »

L’atelier

Sinon, à part ça, je ne suis pas beaucoup à l’atelier. carolinecustom y fait des permanences l’après-midi. Je n’aime pas les permanences, cela me fait penser à mon service militaire. On « bitumait » six heures d’affilée. « Bitumer » c’est monter la garde debout, sur le bitume. (Pas besoin d’aller chercher loin les explications sémantiques il faut rester basique…).

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Le surf

Sinon, à part ça, j’essaie de comprendre pourquoi les pubs pour vendre des bagnoles mettent autant le surf en avant. Alors, vous allez me dire « parce que c’est trendy ». Mais moi, il ne faut pas me prendre pour un con trop de fois. Je suis allé regarder les statistiques sur le nombre de pratiquants du surf en France et bien qu’on ait dépassé le hockey sur gazon, ça ne reste pas foufou comme dirait ma caissière du Lidl. Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles.

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Je me lève tôt

Sinon, à part ça, je me lève tôt. Apanage de la vieillesse ou simple charge mentale de l’adulte. Mon premier challenge, à peine mon pied posé sur le carrelage froid, c’est de ne pas réveiller le restant du foyer. J’ai développé des techniques que je peaufine au fur et à mesure du temps. Avec plus ou moins de succès d’ailleurs.

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